Le chat communique de façon olfactive, c’est à dire par l’échange de phéromones, par des postures ou encore par des miaulements.
Les postures de queue notamment, ou d’oreilles, mais aussi par le regard. Tous ces éléments permettent au chat de s’exprimer avec ses congénères. Donc, de communiquer.
Le chat miaule naturellement peu dans la nature. Il n’utilise le miaulement que lors des chaleurs, des bagarres ou pour indiquer sa position (surtout chez les chatons quand ils ne voient pas leur mère).
Chez le chat domestique adulte le miaulement ne sert qu’à imiter le mode de communication des humains et peut donc avoir plusieurs tonalités. Avec le temps et l’expérience on arrive à savoir ce que veut le chat : jouer, manger, boire, un câlin ou juste attirer l’attention.
Tout ceci n’est valable que si le congénère ou l’humain est à portée de vue ou d’oreilles du chat.
Mais alors comment communiquer de façon plus longue dans le temps avec ses congénères quand ils ne sont pas là?
Et bien nous, nous laissons des post-it. Le chat, lui, va imprégner de phéromones un objet, un arbre, un pied de table, ou même nos jambes quand nous sortons.
Les phéromones ce sont des petites molécules chimiques.
Ces molécules sont émises chez le chat, notamment, au niveau des joues, des coussinets, de l’arrière des cuisses et du ventre (pratique utilisée par les mamans qui allaitent afin de rassurer les chatons).
Ces petites molécules sont interprétables par les congénères d’une même espèce de mammifères.
Toutefois, c’est un peu comme une langue pour les humains. Les Français ne comprennent pas forcément l’anglais par exemple. Le chien ne parle pas chat en matière de phéromones !
Mais, tout comme on peut apprendre à parler anglais quand on est français, les espèces entre elles ont des zones de compatibilité phéromonales inter-espèces.
Cela permettra à un chien et un cheval de se comprendre ou un lapin et un chat de communiquer, mais aussi à un humain et son animal de se comprendre.
Le taux de compatibilité phéromonale entre le chat et l’humain va jusqu’à 95% suivant les gammes de phéromones.
En effet, il existe plusieurs gammes qui indiquent l’état d’esprit, l’état de santé et qui permettent de communiquer tout comme on le ferait nous entre amis.
Nous émettons des phéromones sans nous en rendre compte, que ce soit en parlant, bien évidemment, mais aussi en réfléchissant ou même en lisant.
Toutes nos réactions sont interprétées et exprimées sous forme de phéromones volatiles dans l’air. Le chat serait capable de comprendre beaucoup de choses que l’on pourrait dire ou penser.
Les humains ne contrôlent pas (ou plus) l’émission et l’interprétation des phéromones.
On sait par exemple qu’un coup de foudre, l’impression de connaître quelqu’un depuis longtemps ou au contraire de ne pas l’apprécier, seraient dûs à un échange phéromonal entre deux personnes. Sans toutefois être capable de le décrypter.
Les animaux eux contrôlent l’émission et la réception des phéromones.
Quand deux chats sont présents l’un à côté de l’autre, l’échange de phéromones va se faire directement dans l’air pour interprétation immédiate. Si un chat est seul et qu’il veut laisser un message à l’un de ses copains, il va se frotter pour déposer un « post-it ».Il va griffer plus profondément dans le tissu ou dans le bois pour laisser un message disponible longtemps pour tous ses congénères qui viendraient à passer par là (délimitation de territoire, indication de dangers potentiels…).
Nombreuses sont les interprétations possibles des phéromones laissées par les chats à différents endroits. Quand vous sortez de chez vous et que votre chat vient se frotter sur vos jambes avant de vous laisser partir, il veut juste indiquer à ses congénères qui viendraient à vous croiser que vous êtes déjà pris et que c’est donc inutile de venir vous faire du charme).
Marie-Hélène Bonnet
Comportementaliste du chat
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